[Savoir(s) 47] Que devient la chaire SDIA près de 4 ans après son lancement ? - Thomas Lampert (éq. SDC)

Le dernier numéro N° 47 de décembre de Savoir(s), le magazine d'information de l'Université de Strasbourg, est consacré à l'IA : aux frontières de l’intelligence ?

Ce dernier est consultable en ligne via ce LIEN et en téléchargement ICI. De nombreux chercheurs du laboratoire y sont mis en avant.
Thomas Lampert, titulaire de la chaire Science des données et intelligence artificielle et chercheur au laboratoire ICube nous parle de ce projet commencé il y a déjà 4 ans, en 2020 (p39 - article rédigé par J.G.).

Que devient la chaire SDIA près de 4 ans après son lancement ?

La chaire industrielle Science des données et intelligence artificielle lancée par Télécom Physique Strasbourg et le laboratoire ICube en 2020 a rempli ses deux objectifs : former des ingénieurs experts et créer du lien entre le monde de la recherche et les projets innovants des entreprises.

Les six entreprises^* qui ont financé en 2020 pour cinq ans la création de la chaire Science des données et intelligence artificielle (1,05 million d’euros) ne regrettent pas leur investissement. « Un des mécènes nous confiait qu’il y a six ans, il ne trouvait pas d’ingénieurs compétents sur les thèmes de big data et d’IA. Alors qu’aujourd’hui, lorsqu’il crée un poste sur ces sujets, les candidats sont nombreux. Notre programme de formation répond à un vrai besoin », affirme Thomas Lampert, le titulaire de la chaire Science des données et intelligence artificielle. Depuis 2020, la chaire a formé chaque année 40 étudiants, donc 120 au total. Environ 30 enseignants interviennent, dont une petite dizaine d'experts du monde industriel ou socio-économique sur des sujets techniques, scientifiques, ou liés à l'entreprise. Les cours abordent les théories de l’IA, les modèles de machine learning et ses applications au monde industriel, par exemple comment intégrer un algorithme IA dans un programme industriel et comment communiquer sur ces solutions au sein d’une entreprise (auprès de sa hiérarchie ou de ses collègues). D’ici 2024, un nouvel enseignement pourrait être dispensé sur le thème de la réglementation de l’IA.

Thomas Lampert a également créé une équipe de recherche avec une partie des étudiants de la chaire, dont trois doctorants. Leurs recherches consistent à développer des algorithmes IA pour la télédétection, l’imagerie médicale, etc. Des projets d’ingénierie sont aussi proposés par les entreprises mécènes. Une thèse Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) est en cours avec le groupe Socomec sur un sujet lié à la performance énergétique. Un groupe de quatre élèves ingénieurs avait collaboré avec l’entreprise Hager en 2021 sur un sujet similaire. Chaque année, le titulaire de la chaire organise une réunion avec les entreprises mécènes. En 2023, pour la première fois, cette réunion a été collective. « Les mécènes ne sont pas des entreprises concurrentes, donc elles sont disposées à partager l’information entre elles. Elles ont créé un réseau que je me charge d’animer », témoigne Thomas Lampert.

Une reconnaissance internationale pour l’Unistra

Identifié comme expert IA, celui-ci est largement sollicité par les entreprises et les institutions. Il intervient au Conseil de l’Europe et a été sélectionné en 2021 pour l’International Visitor Leadership Programme (IVLP) du Département d’État américain, un programme d’échange professionnel. Avec trois autres experts, il s’est rendu à Washington, Boston et San Francisco pour rencontrer des pionniers de l’IA et de la réglementation de l’IA aux États-Unis. « C’est une belle reconnaissance pour l’Université de Strasbourg. Cela démontre que nous sommes montés en compétences et connaissances sur le sujet de l’IA », se félicite Thomas Lampert.

La chaire a également remporté en 2022 un financement du dispositif Soutien aux chaires industrielles de la Région Grand Est (500 000 €). Et du 3 au 7 juillet dernier, à Strasbourg, elle a fait partie du comité d'organisation (composé du groupe de recherche Science des données et connaissances, ICube) de la Plateforme intelligence artificielle (PFIA). Cette manifestation annuelle réunit chercheurs, industriels et étudiants autour de conférences et d’ateliers consacrés à l’IA. Par ailleurs, l’Unistra a répondu avec l’Université de Lorraine à l’appel à projet IA Cluster de l’Agence nationale de la recherche (80 millions d’euros pendant sept ans).

Une activité dense qui laisse présager de la création d’une ou plusieurs nouvelles chaires « internes » ou « externes » lorsque le programme de la chaire actuelle sera terminé, d’ici fin 2024. Des entreprises ont déjà manifesté leur intérêt pour devenir mécènes à leur tour.

J.G.

^{* Crédit Mutuel Alliance Fédérale et Euro-information, Heppner, Hager
Group, le groupe ÉS, Socomec et 2CRSi.}