Le dernier numéro N° 47 de décembre de Savoir(s), le magazine d'information de l'Université de Strasbourg, est consacré à l'IA : aux frontières de l’intelligence ?
Ce dernier est consultable en ligne via ce LIEN et en téléchargement ICI. De nombreux chercheurs du laboratoire y sont mis en avant.
Pierre Collet, professeur en informatique à l'université de Strasbourg, donne quelques éléments de réponse à la question : Une IA peut-elle être éthique ? (p31. - article rédigé par J. d. M.).
Vous êtes au volant de votre voiture sur une route de montagne. Vitesse : 80 km/h. Une courbe vers la droite. À gauche, en contrebas, le torrent ; à droite, la falaise masque la visibilité à la sortie du virage. Et justement à la sortie du virage, là, juste devant vous, un groupe de manifestants, banderoles au vent, barre la route à l’entrée d’un tunnel. Vous n’avez que deux choix : rentrer dans le groupe de manifestants ou foncer sur le parapet. Et moins d’un dixième de seconde pour réagir !
C’est Pierre Collet, professeur des universités en informatique, codirecteur de l’équipe de recherche Systèmes complexes et bio-informatique translationnelle du laboratoire ICube, qui raconte l’histoire. Imaginez maintenant que vous êtes confortablement installé dans une voiture autonome. La situation est exactement la même. Seulement cette fois, la voiture seule est aux commandes. Que va-t-elle décider ? Là où vous auriez effectué un choix instinctif, en un millième de seconde, la voiture va pouvoir faire référence à une base de règles imaginées, réfléchies et validées par le comité d'éthique de la marque de la voiture, avant de prendre sa décision. La décision de la voiture sera donc plus étayée que la vôtre, mais cette décision sera-t-elle plus éthique ?
Nous sommes là au cœur du sujet de recherche de Pierre Collet : imaginer une IA plus autonome, plus explicable et plus éthique. Une IA autonome crée ses propres lois. Une IA explicable utilise un formalisme (une base de règles explicites, par exemple) permettant de comprendre les décisions prises : les raisons pour lesquelles la machine a fait ça ou pas. Pour revenir à l’exemple de notre voiture autonome, elle a aussi pu proposer au comité d’éthique de sa marque de nouvelles règles, qu’elle pourra utiliser si elles ont été validées, et, à la sortie du virage, prendre une décision relevant d’une des règles qu’elle aura elle-même élaborée. On sera bien face à une IA autonome et explicable.
Maintenant, cette décision sera t-elle éthique ? « C’est le nœud du problème », sourit Pierre Collet. L’algorithme peut-il être éthique ? La réponse se complique dès lors qu’on a bien conscience que les règles éthiques varient d’un groupe humain à l’autre. Entre la Russie, la Chine, l’Europe ou les États-Unis, les lois éthiques ne sont pas les mêmes. « Il n’existe pas d’éthique universelle, précise le chercheur. Jusqu’à maintenant, nous avions des objets qui interagissaient entre eux, des animaux humains ou non humains qui interagissaient entre eux, des animaux, des humains, des objets qui interagissaient entre eux… mais voilà qu’arrive l’IA. C’est une nouvelle "entité autonome mais inanimée" avec laquelle nous devons apprendre à interagir. »
Les données ou les connaissances elles-mêmes ne sont pas « éthiques ». Ce qui est éthique ou pas, c’est la manière dont on les utilise. « Et là, nous rentrons dans un domaine sur lequel les philosophes réfléchissent depuis des millénaires, poursuit Pierre Collet. Si les informaticiens veulent améliorer l’éthique de l’IA, ils doivent faire de la philo. Vous voulez une IA éthique ? Allez voir les philosophes ! »
C’est cette connaissance et cette prise en compte de la philosophie qui fera que les informaticiens, avec les membres du comité d’éthique, auront permis à la voiture autonome, à la sortie du virage, de prendre une décision plus éthique.
J.d. M.
Le dépôt des candidatures pour les postes d’enseignants-chercheur est ouvert. Les offres sont...
Le 13 novembre, le CNRS a réuni les 26 start-up issues de ses laboratoires sous tutelle,...
L'équipe de l'Université de Strasbourg et la délégation Alsace du CNRS se sont brillamment...
Le vendredi 20 septembre a eu lieu la réunion de lancement du projet INTERREG 2PhaseEx, au...
Paris 27 aout 2024 – ARCHOS annonce que POLADERME, filiale du Startup studio Medtech du groupe...
La 11e journée du département de mécanique s'est tenue le 18 juin 2024. Lors de cette...
A l'occasion de la soirée de gala du 103ème congrès de l’association française des professionnels...
Le 32ème Congrès Français de Thermique de la Société française de thermique (SFT) organisé par le...
L'un des 3 Prix du meilleur poster de la 11èmes journées de la Fédération de Médecine...
La neurostimulation guidée par l’imagerie cérébrale pour traiter les patients atteints d’épilepsie...
L'un des 3 Prix du meilleur poster de la 11èmes journées de la Fédération de Médecine...