Un lac de 12 km2, rayé de la carte. C’est la triste observation qu’a pu faire une équipe du Sertit, à partir d’images satellites collectées régulièrement de février 2016 à mars 2019. En cause : l’assèchement de la ressource et sa surexploitation, dans un contexte global de changement climatique.
Un plan d’eau subissant des variations saisonnières, se remplissant en saison pluvieuse et diminuant en période plus sèche : quoi de plus normal ? C’était le cas du lac chilien Aculeo, près de la capitale, Santiago. Jusqu’à son assèchement total, en mars 2019. Sans avoir à poser le pied sur le sol d’Amérique du Sud, c’est l’observation qu’a pu faire une équipe de six ingénieurs d’études et de recherches du Sertit*, conduite par Hervé Yésou.
Un constat rendu possible par la collecte d’images via deux satellites Sentinel 2, lancés en 2015 et 2017 dans le cadre du projet européen Copernicus, financé par la Commission européenne et dont la composante spatiale est pilotée par l’ESA, l’Agence spatiale européenne. Celle-ci prend les lacs comme bons indicateurs du réchauffement climatique (lire encadré).
Le réchauffement climatique est, à n’en pas douter, en cause dans assèchement du lac Aculeo. La surconsommation d’eau, en particulier assignée à la culture d’avocats, très gourmande en or bleu, est notamment pointée du doigt. C’est à partir d’articles repérés dans la presse nationale qu’Hervé Yésou a pu travailler avec son équipe à une reconstitution de l’agonie rapide et spectaculaire du lac.
Tout comme les forêts, les réservoirs d’eau que sont les lacs sont observées à la loupe par le Sertit. Ces deux ressources naturelles sont cruciales pour le maintien de l’équilibre climatique de la planète et sa biodiversité. De façon croissante, toutes deux se retrouvent menacées par les besoins de l’activité humaine. La disparition du lac, destination touristique privilégiée des Chiliens en mal de nature, a provoqué l’émoi sur les réseaux sociaux, comme a pu le constater l’équipe du Sertit qui s’en est fait le relais. Après l’avoir détruit, l’activité humaine pourrait-elle, paradoxalement, le sauver ?
Même si l’assèchement de cette étendue d’eau est un fait, il faut toutefois se garder de toute conclusion hâtive, avertit-on du côté du Sertit : une certaine période de recul est nécessaire pour conclure à un assèchement irréversible de la ressource. La menace est toutefois bien réelle : si la végétation commence à coloniser les rives mises au jour, le retour de l’eau sera d’autant plus complexe.
Auteur : Elsa Collobert, journaliste rédactrice, service communication à l'Université de Strasbourg
* Sertit : plateforme du laboratoire ICube (CNRS, Institut national des sciences appliquées de Strasbourg-Insa, École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg-Engees, université de Strasbourg)
Source et informations complémentaires : Site de l'actualité de la recherche de l'Université de Strasbourg
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