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ICube   >   Actualités : Des dérivés du cholestérol retrouvés dans des prothèses mammaires rigidifiées et dégradées.

Des dérivés du cholestérol retrouvés dans des prothèses mammaires rigidifiées et dégradées.

mars 26 2024

Prothèses mammaires explantées, avec la structure du silicone de type polydiméthylsiloxane (PDMS). © Simon Chatelin.

Le laboratoire ICube (Université de Strasbourg / CNRS / INSA / ENGEES ) et l'Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP) ont étudié l'évolution des prothèses mammaires dans l'organisme. Les chercheurs et chercheuses ont montré qu'elles se rigidifient après huit ans et que des métabolites du cholestérol, issus des tissus environnants ou véhiculés par le sang, peuvent en traverser la membrane et potentiellement en dégrader le gel.

L'article complet de CNRS ingénierie à retrouver ci-dessous :

Des dérivés du cholestérol retrouvés dans des prothèses mammaires rigidifiées et dégradées

26 mars 2024

Résultat scientifique

Malgré les risques associés, l’évolution des prothèses mammaires dans l’organisme est très mal connue. Des chercheurs et chercheuses du Laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie et de l’Institut de biologie moléculaire des plantes ont montré qu’elles se rigidifient après huit ans et que des métabolites du cholestérol, issus des tissus environnants ou véhiculés par le sang, peuvent en traverser la membrane et potentiellement en dégrader le gel. Publiés dans le Journal of Biomechanics, ces travaux offrent aux praticiens les premières informations quantitatives sur le vieillissement de ces prothèses.

Implantées après l’ablation d’un sein à la suite d’un cancer, d’une opération préventive ou d’une augmentation esthétique, les prothèses mammaires présentent des risques de rupture. Le silicone réticulé qui compose et enveloppe leur gel, le polydiméthylsiloxane (PDMS), peut alors fuir et entraîner des complications. Or, les normes de fabrication qui régissent les prothèses mammaires sont fondées sur le présupposé qu’elles vieilliraient de la même manière une fois implantées dans le corps qu’à l’air libre. La dégradation in vivo de ces implants est si mal connue que la fréquence à laquelle ils doivent être changés, entre cinq et vingt ans, reste floue, laissant les chirurgiens se fier à leur seule expérience. Dans la continuité de tests biomécaniques menés depuis près de dix ans, des chercheurs et chercheuses du Laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie (ICube, CNRS/Université de Strasbourg/INRIA/INSA Strasbourg/ENGEES/Inserm) et de l’Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP, CNRS) ont montré une importante rigidification des prothèses implantées pendant au moins huit ans et observé, pour la première fois, la présence de métabolites du cholestérol, provenant des tissus mammaires, ayant traversé la membrane des implants et susceptibles de dégrader le gel.

Ces travaux ont été menés sur des prothèses extraites au CHU d’Hautepierre à Strasbourg, par l’équipe Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, afin d’être remplacées après un maximum de dix-sept ans passés dans l’organisme. Leurs caractéristiques mécaniques ont été testées par différentes méthodes, dont l’élastographie ultrasonore. Inspirée de la sismologie, cette méthode est surtout utilisée pour étudier la rigidité des organes grâce à l’analyse par ultrasons de propagations d’ondes mécaniques de cisaillement dans le milieu ou l’organe étudié. Comme les scientifiques ont constaté que les prothèses s’étaient rigidifiées et avaient jauni, ils ont complété les mesures avec des analyses chimiques. L’imagerie par spectrométrie de masse leur a alors montré la présence de métabolites de cholestérol, qui ont potentiellement altéré et modifié les propriétés mécaniques du PDMS. Le gel pourrait alors s’être retrouvé en retour partiellement dans l’organisme, confirmant les observations réalisées par d’autres équipes internationales sur les tissus entourant les implants.

Les chercheurs et chercheuses comptent à présent utiliser davantage de techniques afin de vérifier si d’autres composés biologiques ne se retrouvent pas eux aussi dans les prothèses, au risque de les dégrader. Ils vont également poursuivre ces travaux en visant, d’une part, à faire évoluer les normes et pratiques industrielles, mais également en utilisant l’élastographie ultrasonore in vivo, espérant pouvoir employer la méthode pour indiquer l’état des implants et la nécessité de les remplacer.

Article & information à retrouver sur le site de CNRS ingénierie : LIEN

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